Hiver
Il neige sur la ville, petits flocons timides, petits baisers humides
de la neige tranquille, des ombres qui circulent dans le jour qui se lève
comme des somnambules emmêlés dans leurs rêves,
l’enfance qui te happe,
La nostalgie qui frappe à la porte engourdie
des souvenirs enfouis dans le drap de l’oubli.
La rue coule tranquille comme un fleuve apaisé,
aucune automobile n’est venue la troubler
sous tes pas les empreintes ont frayé une sente, un pont que l’on emprunte
entre deux berges blanches
ça sent la mandarine et la tiédeur câline, petit nid douillet
où tu te blottissais
quand l’hiver arrivait.
La blancheur infinie te fascine et te saoule coulée dans le grand moule
de la terre endormie,
petites villes aimables, vertige de bonheur, étreinte inexplicable qui te saisit le coeur,
ça sent la fête enfuie dans l’ombre de nos nuits,
elle entre sans frapper, tout se met à briller,
tout se met à tinter.
L’aurore s’est durcie dans un mur de cristal,
on la croirait surgie d’un monde boréal,
toutes les notes roses se sont mises à jouer,
il y a dans chaque chose un air d’éternité
Ca sent la fête enfuie dans l’ombre de nos nuits,
elle entre sans frapper, tout se met à briller,
tout se met à tinter, tout se met à briller, danser...