Philippe Soler RCF. Barbara. « Enfance et blessures » 1/5

Vous disiez, pas une larme le jour où je n’y serai plus. Vous êtes encore aujourd’hui, vingt-cinq après votre disparition, toujours aussi présente à nos côtés, avec vos blessures, vos peurs, vos doutes, votre pudeur. Vos blessures ? C’est à mi-voix que vous allez nous les confier, derrière votre piano. Avec une infime pudeur, vous allez nous prendre par la main, nous entrainer vers vos ciels brumeux, tisser votre toile jusqu’à nous envelopper. Et là nous serons pris au piège, mais au piège de notre propre douleur. Votre enfance ? La fuite. Être sans cesse sur ses gardes, partir sur les routes, se cacher, ne rien dire. Le Vésinet, les bords de Loire, Blois, Préaux en Ardèche. Et puis en 1941, Tarbes au 3 bis Rue des Carmes, Tarbes ville ou vous refuserez de vous produire durant toute votre carrière, parce que c’est là qu’un soir votre univers basculera, parce que c’est là qu’un soir l’irréparable sera commi
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