1973 : le premier choc pétrolier - La Grande Explication | Lumni
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Le premier choc pétrolier de 1973 expliqué en 5 minutes !
Le 17 octobre 1973, les pays arabes exportateurs de pétrole, réunis au Koweït, décident, à la stupéfaction générale, d’augmenter brutalement le prix du baril et de ralentir leur extraction. En Occident, cette décision fait l’effet d’une bombe.
Pourquoi cette décision ?
A l’aube des années 70, l’Occident est complètement dépendant du pétrole. Voitures, avions, textile, plastiques : le pétrole est partout. Abondant et peu cher, il irrigue la société de consommation et abreuve la soif effrénée de croissance des pays occidentaux.
Mais en 1971, la production de pétrole américaine commence à décliner. Les Etats-Unis, jusqu’alors premiers producteurs de pétrole mondiaux, sont contraints de se tourner vers l’OPEP qui détient les deux tiers des réserves de la planète. L’Europe quant à elle, importe 60% de sa consommation. Les pays pétroliers commencent à vouloir revaloriser cet “or noir” vendu si bon marché : une hausse des prix s’amorce et un bras de fer commence. En 1973, les Etats-Unis soutiennent Israël dans la guerre du Kippour qui oppose l’Etat hébreu à ses voisins arabes.
IN : “Pour les pays arabes, depuis plusieurs semaines maintenant, le pétrole est devenu une arme, un instrument de dissuasion et de pression sur les grandes puissances.”
Le 17 octobre, les pays arabes producteurs de pétrole décident de trois mesures essentielles pour peser sur le conflit : une augmentation de 70 % du prix du baril, une réduction de 5 % par mois de leur production et un embargo sur les livraisons vers les États-Unis et les Pays-Bas, qui arment Israël.
Cinq mois plus tard, le 18 mars 1974, l’embargo est levé. Mais le rapport de force entre pays exportateurs et pays importateurs de pétrole est à jamais inversé : l’ère de l’énergie bon marché est révolue.
Quelles sont les conséquences en Europe ?
En quelques mois, le cours du pétrole flambe et le prix du baril est multiplié par quatre.
IN : “Ça ne fait que continuer à augmenter, augmenter, augmenter.”
En France, en Italie ou aux Pays-Bas, les files d’attente s’allongent devant les stations-service tandis que les bicyclettes connaissent une nouvelle jeunesse. Face au risque de pénurie, les gouvernements s’organisent avec un seul mot d’ordre : faire des économies d’énergie.
IN : “Economisons l’essence, économisons l’électricité, économisons le chauffage.”
Limitations de vitesse, réduction du chauffage, diminution du trafic aérien, extinction des vitrines et des programmes TV la nuit… Tous les secteurs industriels dépendant du pétrole sont bientôt touchés. Le coût de la vie explose, l’inflation s’envole, les usines ferment, l’Europe découvre le chômage de masse et les petits commerçants font la grève…
IN : “J’ai trouvé quand même de la salade, pour 3-4 jours, c’est le principal, après le reste, ba quand il n’y a pas, il y a toujours de la pomme de terre, ou il y a toujours des conserves.”
L’heure de l’abondance est belle et bien terminée, c’est la fin des trente glorieuses. Le gouvernement français met en place un vaste programme nucléaire pour limiter sa dépendance énergétique… et sauver la croissance du pays. Ailleurs, les politiques énergétiques varient : l’Allemagne revient au charbon tandis que le Royaume-Uni se dirige vers le gaz. Les compagnies américaines qui peuvent augmenter leurs prix et financer ainsi l’exploration de nouveaux gisements sont les grandes gagnantes de ce choc pétrolier.
IN : “Les pays riches sont 15% de la population mondiale et ils se nourrissent des ressources rares du tiers monde, et entre parenthèses, ils sont responsables de la majeure partie de la dégradation de l’environnement.”
Mais déjà, des voix s’élèvent pour appeler à une prise de conscience écologique…
Une prise de conscience écologique ?
Dès mars 1972, un scientifique américain alerte sur les limites de la croissance, l’épuisement des ressources et l’impact des énergies fossiles sur le climat : c’est le rapport Meadows. Trois mois plus tard, se tient à Stockholm le Sommet de la Terre, organisé par l’ONU, il soulève pour la première fois formellement la question du changement climatique. En 1974, l’agronome français René Dumont est le premier candidat écologiste à une élection Présidentielle.
IN : “La France consommait 5 millions de tonnes de pétrole en 1939. La France consommait 120 millions de tonnes de pétrole en 1973. Une telle expansion illimitée ne peut pas se poursuivre.”
Mais il n’obtient que 1,32% des suffrages… En 1979, un deuxième choc pétrolier vient bouleverser l’équilibre mondial et accentuer les effets de celui de 1973. L’âge du pétrole n’est pas terminé et la dépendance à l’or noir n’est pas encore réellement remise en question...
IN : “Le pétrole on s’en fout, l’énergie c’est nous. Le pétrole on s’en fout, l’énergie c’est nous.”
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