Faut-il poursuivre le développement des éoliennes ?

Fin mai, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili soulignait “l’importance de développer l’éolien”. Une intervention qui n’a pas manqué de raviver les foudres des opposants. Faut-il poursuivre le développement des éoliennes ? Sont-elles la promesse d’un avenir propre et décarboné ? Pour en débattre, le Débat Capital a reçu deux spécialistes : Patrice Cahart et Alexandre Roesch. Derrière cette intervention, la volonté de Barbara Pompili est claire : atteindre les objectifs de développement d’énergies renouvelables énoncés dans la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). Le parc éolien français s’est beaucoup développé ces dernières années. On compte ainsi pas moins de 8 000 éoliennes terrestres, réparties sur 1 380 parcs. Un chiffre encore faible par rapport à nos voisins européens, notamment l’Allemagne qui en dénombre 5 fois plus. Malgré tout, l’éolien fait l’objet de nombreux reproches, à commencer par son esthétique qui défigurerait les paysages. Un avis que partage Patrice Cahart, auteur de plusieurs livres assez critiques sur les éoliennes, “la défiguration du paysage est évidente”, assure-t-il. Pour lui, “l’éolien a l’ambition d’égaler la Tour Eiffel !” à mesure que les hauteurs de “ces grandes structures de fer” se développent, “il y a problème de hauteur et de défiguration“, défend-il. Pour Alexandre Roesch, délégué général du Syndicat des énergies renouvelables, “les éoliennes ont quelque chose de symbolique comme la Tour Eiffel, elles représentent la transition énergétique”, assure-t-il. Un autre point est avancé par l’écrivain : la question des sites “sacrés”, “l’éolien ne respecte rien !”, clame-t-il en usant de différents exemples comme la montagne Sainte-Victoire près d’Aix-en-Provence ou encore la basilique de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume où sont implantées 22 éoliennes. Selon l’auteur, “ce problème affecte non seulement le plaisir des Français mais aussi une des bases de notre tourisme”, estime-t-il. Ces propos ne manquent pas d’interpeller Alexandre Roesch qui rappelle que “l’architecte des bâtiments de France est systématiquement consulté”, “le développement des éoliennes se fait à travers tout un processus d’étude d’impact qui comprend un volet important sur le paysage”, explique-t-il. Néanmoins, cet avis “n’est pas contraignant pour le préfet” selon Patrice Cahart qui ajoute qu’“au-delà de 500 mètres, c’est un avis sur lequel le préfet peut s’asseoir“. Pour lui, nul doute que “de ce point de vue, les monuments sont en péril”. Energies renouvelables et efficacité énergétique, énergie nucléaire et éolien en mer... retrouvez l’intégralité du débat ici : ----------------------- Twitter : ​​ Facebook : ​​ Instagram :