Film complet HD Le message L’histoire de l’islam - Le message 1976

1973. Le début du projet Le projet de ce film fait grand bruit à Hollywood, mais au final aucun studio américain n’accepte de s’engager dans cette surréaliste aventure. Armé de sa foi inébranlable et auréolé de sa success story à Hollywood, Mustapha Al-Akkad n’aura finalement aucun mal à trouver l’argent ailleurs, chez d’autres nababs. L’enfant pauvre d’Alep devenu citoyen américain riche et célèbre est accueilli comme un sultan par les dirigeants arabes. Le roi du Koweït, Hassan II, le roi du Maroc et Mouammar Kadhafi, jeune colonel libyen, acceptent de financer sans compter les deux versions de cette grosse production : Ar-Risālah, la version arabe avec un casting très étoilé qui réunit les grandes stars du vaste monde arabe. Et The Message, en anglais, la même histoire, tournée en même temps, avec un casting international (Anthony Quinn et Irène Papas dans les rôles principaux). Pour que ce film puisse se faire, Mustapha Akkad a dû trouver d’abord un compromis avec l’Université d’Al-Azhar (la haute autorité de l’islam sunnite) : la personne de Mahomet n’apparaitra pas à l’écran et cette mention sera signalée en pré-générique. Dans le film, la présence du prophète est donc “suggérée“ par le procédé de la caméra subjective, et annoncée, il n’est pas inutile de le rappeler - cocorico ! - par une musique orientalo-planante signée Maurice Jarre. Les dits et les non-dits du Prophète Quand sort Ar-Risālah-The message qui retrace les dernières années du prophète de l’islam, et parce que c’est une première dans le monde arabe, il cartonne dans les salles de cinéma, de Damas à Casablanca. Ailleurs, c’est un flop monumental. Depuis, Ar-Risālah est le film que les chaînes de télévisions arabes rediffusent à chaque fête musulmane. A force, ce film a conforté l’interdit de représenter le prophète - interdit décrété unilatéralement par l’université al-Azhar du Caire. Est-ce à tort ou à raison que l’écrasante majorité des musulmans du monde est aujourd’hui persuadée que la reproduction volontaire de l’image de leur prophète, par quelque forme que ce soit, est une transgression d’une loi fondamentale de l’islam ? Si le Coran prohibe expressément les pratiques païennes de l’adoration des images, il ne formule pas précisément un interdit figuratif. Cette interdiction est tantôt suggérée, tantôt souhaitée dans des hadiths - les dits et gestes du Prophète, avérés ou pas, large corpus distinct du Coran écrit entre le VIIIe et le IXe siècles. Pourtant, d’une manière plus ou moins zélée au gré des décennies, les autorités religieuses sunnites vont assimiler toute forme de représentation des humains à des “idoles“. Les chiites, eux, ont une lecture moins restrictive comme en témoignent les miniatures persanes qui représentent le prophète. Mais revenons à l’histoire du film Ar-Risālah, ou plutôt à sa préhistoire, toute aussi édifiante pour tenter de comprendre les malentendus meurtriers d’aujourd’hui autour des représentations en Islam.
Back to Top