Si l’Homme vivait
Si l’homme vivait ainsi qu’il devrait vivre,
Se nourrissant de paix et d’immortel espoir,
Pressentant par instinct, acceptant par devoir,
Le but qu’il faut atteindre et la loi qu’il faut suivre ;
Si de ses passions, dont la mort le délivre,
Il osait s’affranchir par un mâle vouloir ;
Si, pour n’y point tremper sa lèvre, il laissait choir
Le vin de volupté qui le trouble et l’enivre !
Il n’aurait pas besoin d’un langage plus clair :
Les doux sons pourraient vibrer dans l’air,
Limpide expression de l’âme à l’âme unie ;
Et tous ses sentiments, sous l’œil brillant du jour,
Libres, s’épancheraient dans la seule harmonie,
Heureux se confondraient en un seul mot : Amour.