Arrangements : MIKLAINE - Harmonisation vocale : MIKLAINE
Adaptation française : Jean-Michel RIVAT - Compositeur : Joseíto FERNANDEZ
Date de sortie : 1965 - Cover & Montage vidéo : MIKLAINE ( DÉROULEZ👇)
Merci infiniment pour votre écoute 🙏
Nouvel hommage à Joe DASSIN, décédé en août 1980 des suites d’une crise cardiaque,
à l’âge de 42 ans seulement.
Précédent hommage à Joe DASSIN sur cette même chaîne YouTube :
PLAYLIST :👉
L’HISTOIRE DE CETTE CHANSON :
Guantanamera signifie “Fille ou femme de Guantanamo“
L’histoire le la Guantanamera commence en 1929 : Une fille de Guantanamo se fait siffler et ne réagit pas selon le goût des garçons qui ont manifesté ainsi qu’ils la trouvaient jolie.
Les garçons en font une “Guantanamera“ sur une ancienne mélodie du XIX° (Passacaille fusionnée avec de la musique locale)
La chanson est diffusée par la radio locale où travaille José Fernando Diaz.
Il en fixe la mélodie et y met, outre des paroles propres à Guantanamo, des “versos sencillos“ (“vers simples“) de José Marti, composés en opposition aux vers qu’il juge “compliqués“ du romantisme de son époque.
La base navale US de Guantanamo existe déjà depuis longtemps, car elle a été exigée par les Etats-Unis en échange de l’indépendance (sur le papier) de Cuba en 1998.
Le contrat qui lie Cuba aux Etats Unis ne peut être rompu qu’avec l’assentiment des deux parties.
C’est à l’époque une base militaire, mais pas encore un centre de tortures US.
Les Etats Unis se sont permis cette exigence car ils ont participé aux côtés de l’Espagne à la guerre d’indépendance et celle-ci leur a “donné“ Cuba, lors d’un traité signé... à Paris...
Leo Browder chante la “Guantanamera“ attribuée à “Joseito“ et la popularise dans l’île
Au cours des années 50, le compositeur Espagnol Orbon la fixe.
Puis elle devient un succès aux Etats Unis lorsque son élève Héctor Angulo la chante, et que Pete Seeger et Joan Baez s’en emparent.
La guantanamera va devenir un succès mondial...
Etait-ce la façon posthume de José Marti d’apporter son soutien de poète à la Révolution de Fidel Castro ?
Dans les « vers simples » il a écrit en effet :
Je cultive une rose blanche
En Juillet comme en Janvier
Pour l’ami sincère
Qui me tend franchement la main
Et pour l’être cruel qui arrache
Le coeur avec lequel je vis,
Je ne cultive ni chardons ni cactus :
Je cultive une rose blanche.
José Marti écrivait à son ami Marchado peu avant sa mort au combat : « Je suis désormais chaque jour en danger de donner ma vie pour mon pays et pour mon devoir (...) d’empêcher à temps, par l’indépendance de Cuba, que les États-Unis ne s’étendent dans les Antilles et ne s’abattent, avec ce surcroît de force, sur nos terres d’Amérique. Tout ce que j’ai fait jusqu’à ce jour et tout ce que je ferai, c’est pour ça.»
José Marti est mort mais le combat continue.
Compte tenu de cette histoire compliquée, il y a toujours des disputes pour s’octroyer les droits d’auteur de la Guantanamera et, finalement, personne n’en perçoit.
Ce qui fait dire aux Cubains qu’appartenant à tous, cette chanson est bien cubaine !
“Il m’a chanté une Guantanamera...“ se dit à Cuba de quelqu’un qui est venu raconter une histoire triste qui l’a fait souffrir.
Que ce soit une histoire d’amour ou… celle de la base américaine de Guantanamo, qui fait souffrir tous – enfin presque tous - les Cubains.
GUANTANAMERA À LA FRANÇAISE :
En France, la Guantanamera vint à point pour lancer la carrière de Joe Dassin (1938-1980), quand le fils du réalisateur américain Jules Dassin se réinstalle en France (que Joe avait déjà connu quand son père fuyait le Mac-Cartysme), à la fin de 1965.
Il grave deux singles pour CBS.
Après les chansons brésiliennes du premier, qui laissent le public indifférent, le deuxième lui apporte doublement le succès, contenant “ Bip, bip“ sur une face et “la Guantanamera“ sur l’autre face.
Il s’agit d’une adaptation, faite pour “surfer“ sur l’audience des Sandpipers et la vague naissante de la folk-music américaine, les paroles françaises, signées de Jean-Michel Rivat s’éloignent beaucoup des vers de José Marti...
L’ amie de Joe Dassin, Nana Mouskouri fait les chœurs sur le disque et s’empare aussi du titre en solo (elle le rendra à son habitude plus lénifiant).
Les deux finiront par chanter en duo à sur l’unique chaîne de la télévision française.
Nous n’avons pas la chance, nous, Français, d’y entendre les vers de José Marti, car la version française de Joe Dassin et de Nana Mouskouri - outre qu’elle fait de “Guajira Guantanamera“ une ville au lieu d’une paysanne de Guantanamo (!) - comporte des vers bien différents.
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