Scylla & Sofiane Pamart - Solitude
Souvenez-vous que je vous aime autant qu’un homme le peut
Mais elle aussi m’est indispensable
Elle qui a cette beauté sauvage dont personne ne veut
Qui a fait goûter la folie même aux plus grands sages
Au départ je l’ai fuie
Je n’ai pas directement compris son langage
Je n’ai vu que les épines de la rose, pas les pétales ni les fruits
Ils se dévoilent sans doute lorsque l’on prend de l’age
Elle et moi, on ne fait rien de mal
C’est étrange, je ne sais pas ce que les autres voient
On parle de tout et de rien, ensemble on se trimbale
J’avoue que ça me dérange lorsqu’elle me parle un p’tit peu trop de moi
Ensemble on rit, on rêve
À deux on cherche des yeux dans les étoiles ce que les cieux m’ont pris
Rappelez-vous toujours à quel point je vous aime mais
Sachez aussi que jusque là c’est elle qui m’a le mieux compris
Elle me connaît depuis tout petit
Elle a remplacé mon père
Elle s’est souvent cachée sous le lit
Elle est ma plus vieille compagne, le temps qui passe la cultive
J’ai cru pouvoir faire ma vie sans elle mais j’étais stupide
Observe bien au fond de mes yeux, elle s’est incrustée
Approche, vois comme elle a sculpté son visage dans mes pupilles
Ce sera bientôt l’heure d’y aller
Ma tendre solitude me rappelle
Je sens le parfum de ma fleur damnée
C’est à nouveau l’heure d’y aller
Ma solitude me rappelle
Elle est ma tendre fleur damnée
Elle me rappelle, j’y vais
Au fond je l’aime peut-être un p’tit peu trop je pense
Car dès qu’elle me réclame, je ne peux pas ne pas y aller
Sur le champ je pars lui accorder une autre danse
Et je sais que je ne serai jamais son unique cavalier
Oui je l’accepte, je la laisse m’emporter
Je sais à quel point notre amour est fragile
Au départ je subissais, je ne pouvais pas la supporter
Mais on s’aime passionnément depuis ce fameux jour où je l’ai choisie
Elle me connaît depuis tout petit
Elle a remplacé mon père
Elle s’est souvent cachée sous le lit
Ma solitude préfère que je parle peu
Elle dit que pour les rêves le verbe est prédation
Elle sait que le silence est le langage de Dieu
Que tout le reste n’est que mauvaise interprétation
Elle aime se faufiler dans mes entailles de regards
Elle dit que j’ai le chant d’un animal blessé
Elle sait que je ne me sens à ma place nulle part
Que jusqu’ici elle seule a su m’apprivoiser
Je vous aime autant qu’un homme le peut
Mais dès qu’elle me réclame, ce n’est pas ma faute, je tremble
Qu’importe le temps et qu’importe le lieu
Sur le champ je pars lui accorder une autre danse
J’y vais, j’y vais
— Gilles Alpen