Mendelssohn - 17 Songs Without Words / REMASTERED (reference recording: Walter Gieseking)
Felix Mendelssohn-Bartholdy (1809-1847) 17 Songs without Words by Walter Gieseking
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Book 1, Op. 19b (1829-1830)
00:00 I. Andante con moto, in E Major, Op. 19 No. 1
04:49 VI. Andante sostenuto, in G minor, Op. 19 No. 6 “Venetian Gondola Song”
Book 2, Op. 30 (1833-1834)
07:24 VI. Allegretto, in F-Sharp minor, Op. 30 No. 6 “Venetian Gondola Song”
Book 3, Op. 38 (1836-1837)
11:04 IV. Andante, in A Major, Op. 38 No. 4
13:42 VI. Andante con moto, in A-Flat Major, Op. 38 No. 6 “Duetto”
Book 4, Op. 53 (1839-1841)
18:36 II. Allegro non troppo, in E-Flat Major, Op. 53 No. 2
21:22 III. Presto agitato, in G minor, Op. 53 No. 3
24:17 IV. Adagio, in F Major, Op. 53 No. 4
Book 5, Op. 62 (1842-1844)
26:50 I. Andante espressivo, in G Major, Op. 62 No. 1
29:09 V. Andante, in A minor, Op. 62 No. 5 “Venetian Gondola Song”
32:04 VI. Andante grazioso, in A Major, Op. 62 No. 6 “Frühlingslied”
Book 6, Op. 67 (1843-1845)
34:53 III. Andante tranquillo, in B-Flat Major, Op. 67 No. 3
37:38 IV. Presto, in C Major, Op. 67 No. 4 “Spinnerlied: The Bee’s Wedding”
Book 7, Op. 85 (1834-1845)
39:30 IV. Andante sostenuto, in D Major, Op. 85 No. 4
42:17 VI. Allegretto con moto, in B-Flat Major, Op. 85 No. 6
Book 8, Op. 102 (1842-1845)
45:40 III. Adagio, in D Major, Op. 102 No. 2
47:07 V. Un poco agitato, in G minor, Op. 102 No. 4
Piano: Walter Gieseking
Recorded in 1956, at London
New mastering in 2022 by AB for CMRR
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A-t-il jamais existé plus parfait autodidacte que Walter Gieseking ? Il naquit à Lyon le 5 novembre 1895. (...) Il découvre le sol allemand à partir de ses treize ans, à Hanovre, il fréquentera un conservatoire : ses premiers et derniers essais formalistes. Il professera qu’une fois les bases indispensables acquises, elles sont gravés à jamais dans sa mémoire. On n’a pas à y revenir. Plus jamais il ne fera gammes ni arpèges, ni ne travaillera ses doigts. Il tenait à faire passer la musique directement des yeux, qui lisent, comprennent, assimilent et dominent les doigts, qui obéissent et semblent aller tout seuls, libres. Un telle facilité pour Gieseking s’explique par sa concentration, qui va tellement de soi qu’en vérité il ne doit même plus y avoir besoin de la provoquer. Tout simplement : on ne peut rien faire à moins d’être tout entier à ce qu’on fait...
La mémoire de Gieseking - une mémoire d’abord visuelle - avait quelque chose de monstrueux : elle lui permettait d’apprendre d’un trait l’Ut majeur de Mozart, et même le Concerto de Pfitzner. Mais au-delà de telles prouesses, le vrai miracle Gieseking était ce qu’on ne peut appeler autrement que son imagination du son. Il n’avait pas besoin d’autre chose que de ses yeux. Lisant, il entendait le son dans son relief physique, sa plasticité, son modelé, son coloris. Il avait discipliné, éduqué sa prodigieuse oreille, qui accompagnait et interprétait la moindre de ses sensations, et chacune de ses réflexions. Les interminables voyages en train devenait son laboratoire, son pensoir. Il en sortait en sachant sa musique d’œil, et d’oreille !
Il passera des heures à jouer au piano tout Wagner ; il mettra sa coquetterie de compositeur à transcrire au piano ses Lieder de Strauss préférés ; écoutant à la radio la retransmission de Daphné lors de sa création mondiale, il téléphonera en pleine nuit à Karl Böhm qui l’avait dirigée. Une audition lui avait suffi pour en savoir par cœur la scène finale, qu’il joua à Böhm au téléphone, lui demandant des éclaircissements quant à l’orchestration, dont il n’avait pas entièrement percé l’alchimie. Tels étaient ces musiciens absolus, qui ne vécurent que pour et dans la musique, firent oublier dans la transparence de Mozart (toujours rigoureusement sans pédale) et la luminescence de leur Debussy qu’ils ont su être fracassants dans Rachmaninov et Liszt, et dont les piécettes recueillies chez Mendelssohn et Grieg pourraient nous faire croire, au seul vu du programme, par une délicieuse dissimulation (ou coquetterie) d’artiste qu’ils n’ont que de jolis doigts pour un salon, et ne dominent du souffle que la petite forme ! André Tubeuf (extrait)
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