Campagne de solidarité

Bonsoir. Je suis venu, trop souvent, faire appel à votre générosité. Il s’agissait, vous vous en souvenez, de lutter contre la maladie, la misère, la faim, l’injustice ; chaque fois j’ai été entendu et vous avez tous contribué dans la mesure de vos moyens à sauver des enfants, des femmes, des hommes en danger de mort un peu partout dans le monde. Soyez-en remerciés. Pourtant ce n’est pas suffisant. Je viens encore vous trouver ce soir, m’adresser à votre bon cœur et à votre générosité. Ce soir je viens vous parler de moi. J’ai besoin de cent mille francs. Oui dix millions de centimes. Cela vous semble beaucoup et pourtant songez-y, si vous tous qui me lisez en ce moment m’envoyez simplement cinquante centimes, la somme sera vite atteinte. Pourquoi ai-je besoin de cent mille francs ? Pour partir en vacances au plus vite. Est-ce que vous croyez que le spectacle de tous ces malheurs dont je vous parle à longueur d’année me laisse indifférent ? Je suis épuisé, usé, je dors mal, je rechigne sur la nourriture...